Les
membres de la Société Civile vivent, dans l’exercice de leurs responsabilités
professionnelles, les conséquences de la mondialisation, fécondes ou
destructrices selon les lieux et les circonstances. Ils essayent d'en
comprendre les origines, les effets immédiats et les jeux sur l'avenir en
participant à différents cercles d'études. Ils ne se sentent pas comme des
théoriciens ou des intellectuels mais plutôt comme des responsables d’une majorité
discrète qui travaille beaucoup et s'exprime rarement.
Ils doivent être motivés
par la pensée qu'en 2009, l'heure est trop grave pour rester silencieux. Riches
d'expériences internationales dans la vie des entreprises, ils fondent leurs
conclusions sur des acquis expérimentaux mais sont marqués par des sources
d'inspiration humaniste. Respecter les contraintes de l'économie et de la
finance est certes le premier devoir mais l'échec est assuré si la réflexion
n'est pas placée dans le cadre d'une finalité éthique dont a soif l'homme de
notre temps.
La
première condition du succès est la lucidité : accepter le fait que les
données politiques et socio-économiques viennent, au cours des deux derniers
siècles, de tant changer que les fondations de leurs pensée et des systèmes
logiques qui construisaient leurs jugements ont perdu leur validité.
Les
pensées ne peuvent pas s'élaborer dans l'oubli des mémoires et dans l'abandon
des fils directeurs qui tissaient, dans une certaine harmonie, les
comportements moraux. L'appel à une « mutation des paradigmes » ne peut pas se
faire dans le vide. Il nous faut à
la fois répondre au phénomène de métamorphose qui modifie inexorablement nos
comportements et simultanément respecter les invariants culturels et spirituels
qui, montant du passé, fondent les identités.
Contribuer
à une clarification de problèmes aussi considérables et enchevêtrés peut
paraître une ambition excessive, vouée à l'échec dans la mesure où refaire le
monde est extérieur à tout pouvoir humain et où, partout, vont surgir les
oppositions. Mais aider nos contemporains à mieux comprendre la situation
actuelle de l'humanité et à en déduire des projets d'avenir est devenu une
nécessité. Il faut regarder l'avenir comme un territoire de
progrès et non pas comme une menace, il faut débarrasser les esprits du
sentiment destructeur d'un piétinement dans la médiocrité.
Ce texte est extrait du live "Une Europe nouvelle pour un monde nouveau" - André Danzin, Jean loup Feltz et Jacques Masurel - Préface de Jean Dominique Giulian Pdt. de la Fondation Robert Schuman - En vente au secrétariat de l'association.
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